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Le fonctionnement cérébral

Les tentatives pour expliquer le trouble du spectre de l’autisme (TSA) par des anomalies de certaines zones cérébrales, comme le cerveau social, ou même de variétés particulières de cellules cérébrales comme les neurones miroirs, se sont révélées jusqu’à présent infructueuses. Le perfectionnement des techniques d’imagerie cérébrale et la multiplication des recherches nous ont amenés à mieux comprendre pourquoi les personnes avec autisme traitent l’information différemment.

Cerveau et croissance

A la naissance, le cerveau des enfants avec un TSA est de taille normale. Durant les 4 premières années, certaines régions du cerveau se développent plus vite que la moyenne chez beaucoup d’enfants qui, plus tard, développeront un TSA. Ensuite, la croissance ralentit de telle manière que, souvent, lorsque l’enfant est en âge de fréquenter l’école primaire, les différences ne sont plus très importantes.

Cette croissance initiale excessive est observée tant dans la matière grise que dans la substance blanche du cerveau. La matière grise est constituée principalement de cellules nerveuses tandis que la substance blanche est composée de fibres nerveuses ou de connexions entre les cellules nerveuses. Les cellules grises ont pour fonction le traitement de l’information alors que la substance blanche assure la communication entre les cellules nerveuses. Les zones cérébrales dans lesquelles on observe une croissance supérieure chez les enfants avec autisme interviennent dans les compétences sociales, de communication et de motricité.

Au cours du développement des enfants avec autisme, le processus normal ‘d’élagage’ des connexions qui ne sont pas ou peu utilisées ne se ferait pas comme chez les enfants ordinaires. Cela constituerait vraisemblablement l’explication des particularités au niveau de la substance blanche chez les personnes avec un TSA. Si les connexions inutiles sont insuffisamment réduites, les liaisons moins fonctionnelles restent intactes, ce qui peut mener à une coopération moins efficace entre les différentes zones du cerveau.

Fonctionnement cérébral perturbé

Les chercheurs rapportent aussi bien une augmentation qu’une diminution de la connectivité dans certaines parties du cerveau. Il semble y avoir un surplus de connexions à l’intérieur de certaines régions du cerveau et un déficit de connexions entre des zones du cerveau qui sont plus éloignées les unes des autres. Les liaisons fonctionnent de manière moins efficace, de telle manière que les personnes avec un TSA perçoivent moins vite le lien entre ce qu’elles perçoivent et ce qu’elles connaissent déjà. Il leur est également plus difficile d’intégrer une information isolée à un ensemble significatif, ce qui leur fait parfois ressentir le monde comme chaotique.

Là où le cerveau avec un développement typique emprunte une autoroute à 3 bandes pour transporter l’information entre ses différentes zones, le cerveau des personnes avec un TSA doit se débrouiller avec de petits chemins dans lesquels le traitement de l’information circule plus difficilement.

Les mini-colonnes

Les mini-colonnes sont les plus petites unités transportant de l’information dans le cerveau. L’information est envoyée via le noyau des mini-colonnes et les fibres inhibitrices qui l’entourent signalent que les unités voisines sont activées. Dans certaines zones du cerveau des personnes avec autisme, les mini-colonnes sont plus petites, plus nombreuses et leurs cellules ont une structure différente. En raison de cette construction différente des mini-colonnes au niveau des fibres inhibitrices, les stimulations ne restent pas à l’intérieur de ces mini-colonnes, mais migrent vers des mini-colonnes proches qui amplifient leur effet. Ceci pourrait expliquer la surstimulation et l’hypersensibilité chez les personnes avec TSA.

Activité neuronale