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Les comportements difficiles |
Les problèmes d’endormissement et de réveil, au milieu de la nuit, sont les deux problèmes de sommeil les plus fréquents. Les parents qui ont un enfant avec autisme se plaignent beaucoup plus de problèmes de sommeil que les autres parents. Ils provoquent, en effet, un stress et des soucis supplémentaires.
Le temps de sommeil nécessaire varie d’une personne à l’autre. Et la quantité de sommeil décroît avec l’âge. Il existe des règles sur le temps de sommeil moyen d’un enfant à un certain âge. Lorsque vous pensez que votre enfant présente un problème de sommeil, vous pouvez tenir un journal de sommeil. Si vos stratégies n’aident pas ou que vous vous inquiétez, vous pouvez présenter ces données à un professionnel.
Examinons tout d’abord les causes possibles des problèmes de sommeil chez les enfants en général :
Les facteurs suivants augmentent le risque de problèmes de sommeil chez les enfants avec autisme :
Pourquoi les enfants avec autisme sont-ils si souvent confrontés à des problèmes de sommeil ? La science n’a pas encore apporté de réponse à la question et les causes sont souvent difficiles à déceler :
Lorsque votre enfant a des problèmes de sommeil, vous pouvez tenir un journal de sommeil dans lequel vous notez non seulement le nombre d’heures de sommeil mais où vous examinez également la situation de sommeil en général. Quelques suggestions d’observation :
Quand votre enfant s’est-il couché ?
Quand s’est-il endormi ?
Combien de fois s’est-il réveillé et combien de temps est-il resté éveillé ?
Quand s’est-il levé le matin ?
Quelle est la durée de sommeil totale ?
Vous pouvez également examiner les éléments suivants :
Qu’est-ce qui a selon vous perturbé le sommeil ?
Des problèmes sensoriels jouent-ils un rôle, une hypersensibilité de l’audition, de la vue, du toucher ou de l’odorat, par exemple ?
Quelles sont les habitudes de sommeil dans la fratrie ? Comment dorment les autres enfants ?
Examinez également la chaîne situation-comportement-conséquences : quelle est la situation qui a précédé et quelles sont les conséquences ?
Quelles activités ont eu lieu avant le coucher ?
Qu’a mangé ou bu votre enfant avant de se coucher ?
A-t-il dormi pendant la journée ? Combien de temps ? Quand ? Combien de fois ?
Y a-t-il eu des événements particuliers ? Des tensions ?
Comment le coucher a-t-il été annoncé ? Par qui ? Quand ?
Que fait votre enfant lorsqu’il doit aller dormir ?
Qui accompagne votre enfant au lit ?
Quels sont les rituels et les routines du coucher ?
Votre enfant est-il fatigué, angoissé, actif, etc., avant le coucher ?
Votre enfant a-t-il été malade au lit ?
Que fait votre enfant ? Il sort du lit, pleure, crie, se promène, joue, etc.
Comment réagissez-vous, ainsi que les autres membres de la fratrie, lorsque votre enfant a des difficultés à s’endormir ?
Comment réagissez-vous, ainsi que les autres membres de la fratrie, lorsque votre enfant se réveille la nuit ?
Y a-t-il des avantages pour l’enfant ? Pensez notamment à : obtenir quelque chose (boire, manger ou une histoire supplémentaire, par exemple), échapper à quelque chose (ne pas être seul, dans le noir, par exemple), maîtriser la situation, attirer l’attention, etc.
Clarifier la situation
Si vous pensez que votre enfant ne comprend pas pleinement le concept du coucher, vous pouvez le lui expliquer en utilisant des livres d’images ou une histoire. Ce type d’histoires est également appelé 'scénario social'.
Expliquez à votre enfant pourquoi les gens doivent dormir. Expliquez-lui aussi clairement les conséquences d’un manque de sommeil.
Vous pouvez également clarifier le concept du coucher en visualisant les étapes. Vous devrez parfois donner beaucoup de détails : se déshabiller, mettre son pyjama, fermer les rideaux, se mettre au lit, éteindre la lumière, se coucher et tirer les couvertures sur soi.
Les enfants avec autisme aiment généralement les routines. Elles leur confèrent un sentiment de sécurité et de contrôle sur les événements. Elles les apaisent. Installer une routine pour le coucher peut donc avoir des effets positifs. Choisissez-la cependant avec soin. Veillez à ce que cette routine soit également utilisée à l’extérieur de la maison. Discutez avec les autres membres de la fratrie pour savoir dans quelle mesure vous pourrez appliquer cette routine de manière flexible et systématique.
Soyez patient. Cela peut prendre un peu de temps avant que la routine n’offre les effets escomptés sur le sommeil de l’enfant. Présenter la routine de manière visuelle peut être utile.
La routine du soir est aussi visualisée dans l’horaire journalier de Mateo : mettre son pyjama, se brosser les dents, aller à la toilette et se coucher.
Certains enfants ont besoin de prévisibilité. Ils ne peuvent dormir que s’ils connaissent le programme de la journée du lendemain. Passez éventuellement en revue les activités de l’enfant à l’aide d’un horaire. Même si le programme de la journée reste identique tous les jours de la semaine, le répéter peut apaiser votre enfant et il s’endormira alors plus facilement.
Liam venait chaque nuit dans le lit de ses parents. A présent, avant d’aller dormir, il répète avec son papa la règle « Je dois rester dans mon lit ». Il monte aussi avec une photo de lui dans son lit et la fixe sur le mur de sa chambre. Avec ce repère visuel et ce rituel, Liam parvient maintenant à rester dans son lit.
Adapter l’environnement
Veillez à aménager une chambre calme. Certains enfants veulent emmener toutes leurs affaires dans la chambre, ce qui favorise souvent plutôt l’activité que l’apaisement. Rangez les jouets et les autres affaires dans une armoire afin que votre enfant ne soit pas distrait.
La maman de Laure a réduit les stimulations dans sa chambre. Elle a choisi une lampe qui permet à Laure de se calmer. Maintenant, elle s’endort plus vite. Laure a aussi un réveil qui projette l’heure au plafond. De cette façon, quand elle se réveille, elle peut voir l’heure immédiatement.
Adam n’a pas de problème pour dormir. Il n’a pas besoin que l’on réduise les stimulations dans sa chambre (les jeux, les livres, … peuvent rester dans sa chambre).
Il est bon pour votre enfant de délimiter des zones claires dans la maison. On dort dans la chambre, on joue dans un coin du salon, on mange à la cuisine, etc. Grâce à des zones bien définies, vous évitez que votre enfant n’établisse des liens erronés et n'associe la chambre au jeu, par exemple. Vous ne pouvez bien sûr pas lier chaque pièce à une activité spécifique. Essayez dès lors de diviser la pièce en plusieurs zones : un coin pour les devoirs et le bricolage, un coin TV, un coin jeux, etc.
Un coin TV dans la chambre.
Certains enfants sont sensibles à la lumière. Assombrissez donc la chambre au maximum. Utilisez un tissu épais ou sombre pour les rideaux.
Certains enfants sont sensibles au bruit. Choisir une chambre qui n’est pas située côté rue peut résoudre de nombreux problèmes. Certains sons, que nous n’entendons pas ou auxquels nous ne faisons pas attention, peuvent irriter les enfants. Un ordinateur en veille peut, par exemple, perturber le sommeil (même s’il est dans une autre chambre). Pour ces enfants, il est particulièrement important d’isoler la chambre au maximum. Les enfants plus âgés peuvent apprendre à dormir avec des bouchons auditifs.
De nombreux enfants avec autisme souffrent d’une hypersensibilité liée au toucher. Certaines matières sont perçues comme désagréables ou même douloureuses. Coupez les étiquettes des pyjamas. Cherchez à savoir ce que l’enfant préfère. Certains enfants préfèrent une couette (édredon) avec un certain poids car elle leur procure un sentiment de sécurité.
Evitez les odeurs dans la chambre si vous pensez qu’elles peuvent perturber votre enfant : parfum, produit d’entretien, produit de lessive avec lequel les draps ont été lavés, appareil électrique anti-moustiques, etc.
Instaurer le calme
Créez une atmosphère calme à la maison à l’heure du coucher. Evitez les activités excitantes : regarder la télévision, jouer à l’ordinateur, jeux stimulants, etc. Si le bain apaise votre enfant, programmez-le avant le coucher.
Les exercices de relaxation peuvent être très bénéfiques pour les enfants angoissés ou inquiets.
Le fait de repasser en revue tous les événements de journée avant le coucher peut aider votre enfant à s’endormir. Essayez d’exclure les tracas de la journée. D’autres enfants, par contre, préfèrent ne pas se souvenir des événements de la journée passée. Ces souvenirs provoquent soucis, inquiétudes et autres angoisses qui ne favorisent pas le sommeil.
Mettez une musique calme si elle peut apaiser votre enfant.
Si votre enfant n’aime pas rester seul dans le noir, allumez une petite lampe de chevet ou une veilleuse pour créer une ambiance apaisante.
Conseils pratiques
Consulter un médecin ou un spécialiste
Certains problèmes de sommeil peuvent être dus à des problèmes de santé. Pensez notamment aux allergies des voies respiratoires, aux problèmes dentaires, aux infections du nez, de la gorge, des oreilles, à l’eczéma, au reflux, à l’incontinence nocturne, aux maux de tête, etc. Une consultation chez le médecin traitant est alors conseillée afin de déceler le problème ou d’en exclure la présence. Demandez également l’avis d’un médecin ou d’un spécialiste lorsque des angoisses et des cauchemars persistants provoquent également des problèmes en journée.
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