Ils racontent Communication et relations sociales
Des adultes avec autisme vous donnent un aperçu de leurs expériences, des difficultés qu'ils rencontrent, de la façon dont ils s'en sortent et de la façon dont les autres peuvent les soutenir. Vous pouvez lire ces exemples par domaine.
Communication et relations sociales
Je suis à l’aise pour...
- Je sais discuter facilement si je me trouve dans un espace calme. J’arrive à gérer, parce que je peux me concentrer totalement sur la discussion. Vous pouvez m’aider en programmant les entretiens importants dans un espace tranquille.
- J’arrive à participer à des conférences ou des groupes de paroles, à condition que les participants ne parlent pas tous en même temps. J’ai besoin que l’on me dise clairement quand c’est à mon tour de parler. De cette manière, je peux donner mon opinion dans la conversation.
- Dans un environnement familier, je ne dois pas d’abord « scanner » les lieux. De cette façon, je peux me concentrer immédiatement sur la discussion.
- Si j’ai une réunion de groupe ou une réunion de famille, je m’assure d’être là en premier (ou très tôt), comme ça, je vois arriver les autres et venir me dire bonjour. Cela me permet d’avoir une vue d’ensemble et de voir plus clair.
- Les discussions lors des réunions de famille sont toujours très difficiles pour moi. Pour y échapper et souffler, je vais souvent aux toilettes
J’ai des difficultés pour...
- J'ai, en général, des difficultés pour : demander de l'aide
Ce que je fais : je continue d'essayer moi-même, je me sens très mal à l'aise lorsque je dois parler à quelqu'un ou demander plus d'explications.
Ce qui peut m’aider : demandez-moi de temps en temps si tout va bien. Il est beaucoup plus facile pour moi de répondre à une question que de choisir un moment pour poser une question.
- Je trouve les « conversations de pause-café » avec des collègues difficiles. Je m'assure toujours de penser à certains sujets de conversation avec lesquels je peux commencer.
- Je suis facilement distrait par les gestes des mains. Vous pouvez m'aider en évitant trop de gestes.
- Dans une discussion de groupe, je ne réalise pas toujours qu'une tâche me concerne également. Vous pouvez m’aider en m’adressant la parole personnellement.
- Je comprends parfois les choses de manière littérale. N'utilisez pas de langage figuratif ou expliquez-moi ce que vous voulez dire.
- Il est difficile pour moi d'estimer quand je dois serrer la main ou embrasser quelqu’un. Quand on rend visite à quelqu'un, on a l’habitude de s'embrasser, mais que se passe-t-il si je vois la même personne le matin et l'après-midi ? Je dois l’embrasser deux fois alors ?
Réseau social
- Je préfère rencontrer une seule personne et discuter avec elle. La gestion d’une conversation à plusieurs est vraiment difficile pour moi.
- Quand je reviens du travail, j’aime être seul. La seule présence que je supporte est celle de mon chat. J’en ai même besoin.
- J’ai quelques bons amis avec lesquels j’ai des intérêts en commun. Ce sont des contacts très précieux pour moi. Néanmoins, j’aimerais avoir plus de contacts avec les gens pendant la semaine. Je vis seul et les soirées sont parfois très longues. J’ai trouvé la solution : j’ai un plan pour téléphoner aux gens. Certains jours, j’appelle mes parents, d’autres un ami.
- J’aime aider les autres. L’intervenant qui m’accompagne a organisé le fait que je puisse faire les courses pour des personnes âgées de mon voisinage. Comme cela je vois chaque semaine trois voisins, qui sont très contents de mon aide.
- J’aimerais aller dans un club de badminton, mais j’ai du mal à y aller seul.
- Je suis très actif sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, j’ai beaucoup d’amis avec qui je discute souvent. Certains disent que ce n’est pas un vrai contact social, mais pour moi oui. C’est beaucoup plus facile que les contacts de la « vie réelle ».
- C’est beaucoup plus facile pour moi d’entamer une discussion avec des personnes qui ont les mêmes intérêts que moi. Je n’arrive pas à démarrer une conversation avec avec quelqu’un dont je ne connais pas les intérêts.
- J'aimerais avoir plus d'aide pour organiser mes achats et faire la cuisine. Je trouve difficile de demander de l'aide car tout le monde pense que tout est organisé, mais cela me coûte beaucoup d'énergie de le faire seul.
Relations sociales, affectives et sexuelles
Avec mes amis, ce qui est facile en général
- Je fixe souvent moi-même les rendez-vous avec mes amis. C’est plus facile pour moi de programmer les rendez-vous et de proposer ce qu’on va faire
- Mes amis me disent souvent que je sais bien écouter, et ils me font rapidement confiance. Je pense que c’est parce qu’ils savent que je ne raconte rien aux autres. Je sais garder les secrets.
- Mes amis et ma famille savent que je ne suis pas toujours disponible. Il y a des jours où je ne prévois pas de rencontres parce que sinon mon agenda sera trop chargé. Je sais clairement indiquer mes limites.
Avec mes amis, ce qui est difficile en général
- Les difficultés que j’ai avec mes amis : reconnaître les amitiés déséquilibrées
Ce que je fais : je continue d’investir dans les personnes, d’autres disent que je « revendique » mes amis. Je ne comprends pas pourquoi certaines amitiés se dissolvent, alors je continue d’investir dedans.
Ce qui peut m’aider : en en parlant avec les autres, comme ma mère ou mon accompagnateur, je parviens alors à mieux voir que l’amitié ne vient que d’un seul côté. Cela reste une difficulté pour moi.
- Je n’aime pas que quelqu’un dise « on doit se revoir ». Cela reste une chose « qu’il faut encore faire ». Je préfèrerais fixer un rendez-vous tout de suite : quand et où ?
- Quand mes amis me proposent de faire quelque chose, je ne sais pas dire non. Même si cela ne me convient pas ou si je suis trop fatigué, je le ferai quand même. Cela fait que mon agenda est surchargé et je ne peux pas me reposer suffisamment.
- S’il y a un malentendu avec des amis, j’accepterai plutôt leur point de vue afin d’éviter la tension.
- Quand je quitte quelqu’un, j’ai absolument besoin de savoir quand je vais revoir la personne.
Au niveau de mes relations amoureuses, ce qui est facile en général
- Je me sens à l’aise et en sécurité avec quelqu’un que je connais bien, je peux enlever mon « masque ». C’est comme cela avec mon ami, qui remarque tout de suite quand je suis fatigué et qui me laisse alors tranquille. Je me sens alors complètement à l’aise.
- J’aime bien embrasser et enlacer mon amie. J’aime bien aussi qu’elle m’embrasse quand nous sommes ensemble sur le canapé le soir. Cela fait partie de notre rituel du soir.
- Il m’a fallu du temps avant de reconnaître le sentiment amoureux. La première fois, je ne savais pas ce qui m’arrivait, je ne me sentais pas bien et pensais être malade. En en parlant avec un bon ami, j’ai découvert que j’étais amoureux. Cela m’a aidé d’en parler, mon ami a reconnu ce sentiment et m’a expliqué comment on peut se sentir physiquement. Maintenant je reconnais les signaux et je peux les nommer aussi.
- Faire l’amour avec mon amie n’est pas un problème, à condition que cela soit prévu entre nous. J’ai vraiment besoin de 7 heures de sommeil. Je ne peux aimer faire l’amour que si je suis sûr d’avoir mes heures de sommeil.
Au niveau de mes relations amoureuses, ce qui est difficile en général
- Les difficultés que j’ai dans mes relations amoureuses et intimes : recevoir des câlins de manière inattendue
Ce que je fais : je suis choqué et raide, cela me met même en colère
Ce qui peut m’aider : j’ai besoin d’être prévenu si mon partenaire veut me faire un câlin, je peux alors dire si je le veux ou non.
- Je n'aime pas être touché quand je suis occupé à faire quelque chose d’autre. Cela me distrait. Je suis extrêmement choqué quand on me touche alors que je suis concentré sur autre chose.
- Quand je serre ma petite amie dans mes bras, elle dit souvent que je fais ça trop fort. Je ne sais pas estimer la pression que je peux exercer. Elle doit me le signaler.
- J’ai des difficultés pour reconnaître les signaux de mon corps. Je ne sais pas quand je suis amoureux ou excité. J'ai dû faire l'expérience de tous ces sentiments plusieurs fois avant de pouvoir les reconnaître.