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Que faire si mon fils ou ma fille en crise est interpellé par la police pour des faits passibles de poursuite ?

Police

Expliquez le plus vite possible à la police que votre enfant présente de l’autisme. Donnez des conseils très concrets sur ce qu’ils peuvent faire et doivent éviter. Si vous le pouvez, donnez ces informations par écrit. Le carnet de route peut vous aider à penser à quelles informations donner.

Un exemple :
Simon présente un syndrome d’Asperger, une forme d’autisme, suite à laquelle il a des difficultés dans les domaines de la communication, des relations sociales, de l’imagination et au niveau des perceptions sensorielles. Lorsqu’il est calme et serein, il est capable de s’exprimer correctement mais son niveau de compréhension de la langue parlée est inférieur. Vous pouvez aider Simon en étant attentif aux points suivants :

  • parlez calmement et utilisez de courtes phrases ;
  • ne donnez pas trop d’informations en même temps ;
  • faites suffisamment de pauses de sorte que Simon puisse traiter l’information ;
  • vérifier si Simon a compris votre message en posant des questions ;
  • n’utilisez pas de langage imagé ou figuré, de l’ironie. Simon comprend tout au pied de la lettre ;
  • montrez-vous prévisible : dites ce que vous allez faire et faites ce que vous avez dit, donnez l’ordre des événements qui vont se passer ;
  • si vous posez une question à Simon et qu’il se trouve dans une situation inconnue (un interrogatoire), il va rapidement répondre « oui ». Dites-lui explicitement que s’il ne sait pas ou si ce n’est pas clair pour lui, il doit le dire ;
  • soyez direct, posez des questions courtes, évitez les questions telles que « tu l’as fait, n’est-ce pas ? ». Le dernier mot est alors important et Simon va probablement répondre « oui », mais cela signifie ‘je ne l’ai pas fait’ ;
  • ne soyez pas vague ; évitez les questions telles que « Raconte-moi ce qui s’est passé hier ». Lorsque Simon ne sait pas ce qu’il doit dire, il préfère se taire. Posez plutôt la question « Simon, explique-moi ce qu’il s’est passé hier à 10h dans le magasin » ;
  • Simon peut mieux s’exprimer s’il peut, en même temps, faire un dessin ;
  • évitez les contacts physiques ou prévenez-le qu’il va être touché et où il va être touché ;
  • évitez les pièces illuminées par des néons. Si vous ne pouvez l’éviter, permettez à Simon de porter sa casquette comme protection ;
  • si Simon est stressé ou angoissé, il ne réagira plus à ce que vous dites. Cela se voit : parfois, il met les mains sur ses oreilles. N’insistez pas, ne criez pas. Si c’est possible, laissez-le regarder son album photos, lorsqu’il le regarde, il redevient calme ;
  • en moment de grand stress, Simon peut commencer à se balancer. Ne riez pas de ce comportement et ne le stoppez pas physiquement. Grâce au balancement, Simon se calme. Laissez-le faire durant 10 minutes.

Avocat et juge

Donnez à l’avocat les informations sur l’autisme de votre enfant et rendez-le attentif à certains éléments. En cas de procès, demandez à l’avocat de prévenir le juge de la présence d’autisme.
Il est important de faire un résumé des informations à transmettre sur l’autisme et ce que, engendre notamment comme difficultés ou particularités chez votre enfant. Soyez le plus concret possible et donnez suffisamment d’exemples. Le carnet de route peut vous aider à penser à l’ensemble des informations à donner.

Quelques exemples de points important à faire passer auprès du juge :

  • il ne présente pas de contact oculaire car il y a beaucoup trop d’informations à traiter pour lui. Cela ne veut pas dire qu’il évite votre regard parce qu’il ment ou qu’il est irrespectueux ;
  • s’il y a beaucoup de personnes dans la pièce, il ne sait pas quand il doit parler. Lorsque vous avez une question à lui poser, commencez en disant son prénom et son nom ;
  • de par son comportement, il vous paraitra bizarre. Il se sent souvent seul et fait souvent des efforts maladroits pour faire partie d’un groupe. Il a dans le passé, pris de la drogue parce que dans le groupe on le faisait et il voulait faire comme les autres. Il n’est pas conscient des conséquences et du fait que cela est punissable ;
  • par son autisme, il est très influençable et fait presque tout ce qu’on lui dit sans envisager les conséquences de ses actes ;
  • il a l’habitude de s’exprimer directement. Il fait, par exemple, des commentaires sur l’apparence des autres. Cela peut être perçu comme impoli mais il n’a pas conscience que certains commentaires peuvent être inadaptés ;
  • quand quelqu’un ou un imprévu change ses plans, il réagit impulsivement ou agressivement (par exemple, lors d’un simple contrôle de police, il ne pense qu’au fait qu’il sera en retard pour son rendez-vous). A cause de son autisme, il aime les routines et est anxieux lorsqu’elles ne peuvent pas être respectées ;
  • les règles qu’il connaît doivent absolument être respectées par les autres. Par exemple, si quelqu’un ne respecte pas le feu rouge, il va alors interpeller cette personne. Le ton direct qu’il utilise peut être assimilé à de l’agressivité verbale ;
  • il est obsédé par les fourrures moelleuses. Lorsqu’il voit une fourrure, il ne peut pas s’empêcher de la toucher. Il ne tient pas du tout en compte que la fourrure est un manteau ou un sac qui appartient à quelqu’un. Il suit pour cela un traitement mais la pulsion n’est pas encore sous contrôle.

N’oubliez pas...

L’interrogatoire de police, l’enfermement dans une cellule, la fouille, les procédures judiciaires auront un impact important. Il est important de rechercher un soutien (psychologique), de comprendre et d’assumer ce qui s’est passé. S’il y a un risque de récidive, recherchez une aide professionnelle.

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Mise à jour le 03/09/2013