Peut-on tout apprendre à l’aide des nouvelles technologies ?

Les nouvelles technologies offrent beaucoup de facilités et conviennent particulièrement bien aux personnes présentant un TSA par la prévisibilité qu’elles offrent ainsi que par leurs illustrations, souvent très attractives.

De plus, de nombreux domaines peuvent être travaillés : la communication, les entrainements logiques (association, puzzle, catégorisation, …), la dénomination, le graphisme, la lecture, l’écriture, les loisirs, les maths et les sciences, les relations sociales, l’utilisation d’un planning (horaire visuel), l’autonomie, l’hygiène et les soins médicaux (ex : aller chez le dentiste), apprendre à attendre, …

• cependant, n’utiliser que les nouvelles technologies pour les apprentissages ou les utiliser d’une manière trop importante ne constitue pas une option intéressante pour plusieurs raisons : au niveau psychomoteur, les outils des nouvelles technologies font toujours appel aux mêmes gestes (faire glisser le doigt, utiliser la souris, …). Les utilisateurs peuvent réaliser des tâches variées comme faire une tour, des encastrements ou associer des images en utilisant toujours le même mouvement de la main. Or, il est essentiel, particulièrement chez les jeunes enfants, de développer des modes de préhension et des mouvements divers, qui stimulent différents muscles mais aussi différentes zones cérébrales. Il faut donc inciter l’enfant à utiliser du matériel concret : de ‘vrais’ cubes, des encastrements, des images plastifiées ou sur cartons, etc. ;
• certains jeux et programmes peuvent être très bénéfiques pour les personnes avec autisme, cependant, il s’agit d’un complément éducatif. Les interactions avec l’adulte ou les pairs restent essentielles aux apprentissages : stimuler les sons, le langage, travailler l’attention, le contact visuel, etc., lorsqu’on leur parle, joue avec, lorsqu’on leur propose des activités, des surprises, … ;
• une des particularités des personnes avec autisme au niveau des apprentissages est leur difficulté à généraliser : une activité apprise dans un contexte ne sera pas nécessairement utilisée dans un autre contexte. A fortiori, on peut se poser la question de savoir si un apprentissage effectué avec un matériel virtuel sera utilisé ‘dans la vie réelle’. Par exemple, le fait de travailler avec des scénarios sociaux au moyen d’une application ou d’un logiciel va-t-il améliorer le comportement de la personne avec autisme lorsqu’elle doit mettre en œuvre un comportement social dans un groupe qu’elle fréquente. Jusqu’à présent, la recherche nous donne peu de réponses à ces interrogations.

Il est donc important de ne pas substituer les apprentissages traditionnels aux apprentissages réalisés avec les nouvelles technologies, mais d’utiliser ces derniers en complément au soutien apporté à la personne avec autisme.