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Les comportements difficiles |
Les colères font partie du développement normal d’un enfant. Elles se manifestent principalement entre l’âge d’un an et demi et 4 ans. Cette période est donc logiquement appelée la phase d’opposition. A partir d’un an et demi, l’enfant commence à manifester son indépendance : il marche seul, dit non, se nomme, veut tout faire seul. Il développe une volonté propre et peut réagir très violemment s’il doit interrompre une activité agréable, s’il doit donner quelque chose ou s’il ne reçoit pas ce qu’il désire. Lorsqu’un enfant se sent incompris ou lorsque quelque chose ne se passe pas comme il le voudrait, il peut se mettre en colère. C’est parfois une manière pour lui d’obtenir quelque chose.
Les enfants avec autisme peuvent manifester des colères à un âge plus avancé. Les crises durent souvent plus longtemps que chez les autres enfants. Ces colères viennent parfois de leurs difficultés liées à l’autisme.
Ce que l’on sait à l’heure actuelle, c’est que ces comportements (colères) ne sont pas une caractéristique de l’autisme mais plutôt une conséquence de celui-ci. En effet, les problèmes de comportement sont souvent le résultat d’un « choc » entre les caractéristiques autistiques de l’enfant et un environnement non adapté à l’autisme : les difficultés pour comprendre et s’exprimer, le fait de percevoir différemment son environnement et d’être submergé par les stimulations peuvent être des causes de problèmes de comportement.
Egalement, si l’enfant a un niveau de jeu et de stimulation encore peu développé et qu’il remarque que ses comportements suscitent une réaction de la part de son entourage, des problèmes de comportement ‘action-réaction’ peuvent apparaître. Enfin, un problème de comportement chez un enfant avec autisme peut se maintenir plus longtemps que chez un autre enfant, ceci parce qu’un jour, le comportement problème a amené une solution (par exemple, griffer pour ne pas être dérangé dans son jeu).
Ce n'est pas toujours facile de comprendre ce qui est à l'origine d'une colère. Pourtant, il y a probablement une raison. On dit que les comportements-problèmes ont une fonction, ils servent à quelque chose pour l’enfant. On dit parfois aussi que c’est le moyen le plus efficace qu’a trouvé l’enfant, tenant compte de ses difficultés, pour agir sur son environnement.
Pour réagir correctement ou développer une stratégie efficace, vous devez essayer de cerner l'origine du problème.
Essayez autant que possible de voir les choses avec le point de vue de votre enfant, c’est la clé du succès. En effet, vous pourrez ainsi mieux comprendre ce qui peut provoquer ses comportements mais aussi mieux envisager les bénéfices qu’il obtient « grâce » à eux.
Comment voit-il son environnement et comment le vit-il ? Les colères sont ainsi souvent liées aux difficultés et aux limites qui vont de pair avec l’autisme :
Les colères et les comportements agressifs doivent toujours être évalués au cas par cas.
Pour vous aider, vous pouvez utiliser ce questionnaire : Observez et comprendre
Dans le module 1, le texte Comprendre l’autisme de l’intérieur vous a permis d’en apprendre davantage sur le pourquoi du comportement d’une personne avec autisme. Mais les raisons ne sont pas toujours directement perceptibles. Nous devons donc tenter de nous mettre dans la tête des personnes avec autisme et de voir le monde comme nous pensons qu’elles le voient.
Situation – comportement - conséquences
Afin de déceler les raisons qui se cachent derrière un comportement indésirable, nous utilisons le schéma 'situation-comportement-conséquences'. Le principe est qu'un comportement est favorisé par un contexte spécifique, également appelé facteur déclencheur.
Exemple
Situation | Comportement | Conséquences |
Le bus emprunte un itinéraire de déviation suite à des travaux sur la chaussée. | Pierre hurle et crie au chauffeur qu’il s’est trompé de route. | Les autres enfants commencent aussi à hurler. |
Dans la situation précédente, Pierre a commencé à crier parce que le bus a pris une autre route que d’habitude. | ||
Pierre est dans le bus pour aller à l’école par le chemin habituel. | Pierre hurle et crie. | Les autres enfants commencent aussi à crier. |
Pourquoi Pierre crie-t-il dans cette situation ? Il le fait parce qu’il veut que les autres enfants crient aussi ; il aime, en effet, que les enfants crient. |
En général, un comportement s’intensifie ou s’estompe en fonction de ses conséquences (c’est-à-dire ce qui suit directement le comportement : votre réaction, le bruit que produit le comportement, les cris d’autres petits copains). Différents facteurs influencent ce comportement indésirable. Les descriptions suivantes valent tant pour les enfants avec autisme que pour les enfants sans autisme.
Un comportement indésirable a parfois des conséquences positives pour l’enfant
Une maman et son enfant avancent à la caisse d’un supermarché.
L’enfant APPREND qu’en intensifiant son comportement, il obtient ce qu’il souhaite.
Les refus de la mère subissent des conséquences négatives (gémissements, pleurs, colère), c’est lorsqu’elle donne finalement le bonbon à son enfant que son comportement est récompensé. Examinons de près le comportement de la mère
Le refus de la mère a été sanctionné par le comportement de l’enfant, sa résignation est, quant à elle, récompensée (l’enfant se calme). Si ce type de chaîne action-réaction devient un schéma général, la situation dégénérera très rapidement.
De nombreux comportements indésirables conduisent d’eux-mêmes à une récompense
Papa et maman veulent que Catherine (3 ans) mange seule. Catherine est encore un peu gauche et lente. Lorsque tout le monde a fini de manger, Catherine n’a encore presque rien avalé. Maman s’assied donc près d’elle et lui donne à manger.
Qu’apprend Catherine ? Si je traîne, maman vient près de moi et m’aide. Cette attention est très gratifiante pour Catherine. Conséquence : elle continuera probablement à traîner à table.
Un comportement indésirable est souvent récompensé par des plaintes
L’attention d’un adulte est gratifiante pour un enfant. Les sermons et les plaintes sont également des formes d’attention. Ne recevoir aucune attention est certainement la pire chose qui puisse arriver à un enfant.
Un comportement indésirable est encouragé lorsqu’une situation désagréable est évitée
Catherine se réveille et commence à pleurer. Maman va la voir et reste près d'elle jusqu’à ce qu’elle se rendorme. Le soir suivant, Catherine se met à pleurer lorsque maman descend.
Un comportement indésirable est récompensé si la sanction n’est pas maintenue
Lorsque vous sévissez, vous devez maintenir cette attitude jusqu’à ce que le comportement indésirable disparaisse. Dans le cas contraire, l’enfant percevra la fin de la punition comme une récompense de son entêtement.
Un comportement indésirable persiste plus longtemps s’il est récompensé de temps à autre
Il est terriblement difficile de toujours bien réagir à un comportement indésirable.
Malheureusement, une fois que l’enfant a appris un comportement, il est plus difficile de l’en défaire s’il est récompensé de temps en temps, mais pas toujours. Il est donc préférable de consacrer le temps nécessaire à l’apprentissage d’un comportement souhaitable plutôt que de devoir désapprendre un comportement indésirable.
Comment faire face aux comportements difficiles ?
L’idée selon laquelle aucune approche ne fonctionne sur les enfants avec autisme n’est pas correcte. Certaines approches sont plus susceptibles de donner des résultats, en fonction de votre enfant. Ces approches ou stratégies n’ont pas nécessairement (plutôt rarement) un effet miraculeux ; elles nécessitent d’être utilisées avec constance et cohérence. Votre enfant connaît bien son environnement, il faudra parfois un petit temps avant qu’il ne comprenne qu’il n’obtiendra plus ce qu’il obtenait auparavant.
Mais n’oubliez pas : créer un environnement et un climat favorable à l’autisme reste un principe de base.
On pourrait dire que les stratégies sont de 3 ordres :