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Éric Willaye |
La comorbidité consiste en la présence, chez une même personne, de 2 ou plusieurs troubles ou maladies. Certains parlent à ce sujet de double diagnostic. Dans le cas de personnes avec autisme ou plus généralement un trouble du spectre de l'autisme (TSA), cette comorbidité est très fréquente.
La comorbidité entre ces troubles peut recouvrir différents types de relation entre eux :
A l'heure actuelle, le monde scientifique n'a pas encore la capacité ni d'identifier, ni d'expliquer ces différents types de relation. Dans la grande majorité des cas, on peut simplement les constater malgré parfois la grande fréquence d'association.
On pourrait classer ces comorbidités en 3 catégories (génétiques et métaboliques, neurologiques et psychiatriques et comportementales), les unes pouvant s'associer aux autres.
Différentes anomalies génétiques connues sont associées à des fréquences variables à l'autisme. On peut ainsi évoquer le syndrome du X-fragile, le syndrome de Down (trisomie 21), le syndrome de Williams-Beuren, le syndrome de Prader-Willi ou encore le syndrome d'Angelman.
Dans le cadre de l'association avec un trouble du spectre de l’autisme, cette comorbidité génétique sera associée également à une déficience intellectuelle.
Une forme spécifique d’affection génétique concerne les troubles métaboliques congénitaux. De manière générale, les maladies métaboliques affectent le bon fonctionnement du corps humain. Les exemples à ce sujet sont la phénylcétonurie, les mucopolysaccharidoses ainsi que les troubles du métabolisme des purines. Ces affections sont plus fréquentes chez les personnes qui présentent des déficiences sévères.
La déficience intellectuelle est fréquemment associée à l’autisme. Elle affecte significativement le fonctionnement cognitif et adaptatif de la personne.
Les troubles sensoriels (surdité et cécité) peuvent être présents isolément ou combinés.
Au niveau neurologique, la présence de l'épilepsie dans un tiers des situations retient l'attention, d'autant que son apparition peut-être relativement tardive, en particulier à l'adolescence.
D'autres types de troubles secondaires sont également présents : les angoisses, l'hyperactivité et les troubles attentionnels ou des comportements obsessionnels et compulsifs. Dans un certains nombre de cas, un diagnostic formel de trouble associé est posé : trouble anxieux, trouble de l’attention avec hyperactivité (ADHD), trouble obsessionnel compulsif (OCD)…
On notera aussi la présence de troubles du sommeil et de l'alimentation.
La dépression est également très fréquente chez les adolescents, en particulier, lorsqu'ils ont un niveau intellectuel élevé. Même si la dépression s'exprime de manière plus évidente chez ces derniers, elle doit également être considérée chez les jeunes avec une déficience intellectuelle (elle se présente alors sous forme de mutisme ou problèmes importants de comportement). Enfin, dans un certain nombre de situations, on peut évoquer la présence d'états hallucinatoires.
Enfin, des troubles du comportement (agression, automutilation, destruction, comportement antisocial, autostimulation, troubles alimentaires) sont fréquemment présents chez les personnes avec autisme. On observe ainsi, que, en fonction des tranches d'âge et du degré de déficience intellectuelle associée à l'autisme, 26% à 77% des personnes ayant de l'autisme ont des troubles du comportement.
Il est ici important de noter que les troubles du comportement (à l'exception de l'autostimulation) tels que ceux décrits ci-dessus ne constituent en rien des caractéristiques d'autisme. On serait plutôt tenté de penser, à l'heure actuelle, qu'ils sont plutôt une conséquence des déficits du trouble. On envisagera ici en particulier les déficits de communication et les difficultés liées à l'adaptation au changement. En des termes plus simples, lorsque la personne avec autisme ne dispose pas d'un moyen de communication, comment peut-elle « dire » qu'elle a mal quelque part ? Comment peut-elle « dire » qu'elle ne veut pas que l'on change de trajet pour aller chez mamy ? ... sinon par l'intermédiaire de troubles du comportement.
En résumé, il faut savoir que les personnes ayant reçu le diagnostic d’autisme peuvent aussi montrer d’autres troubles. L’évaluation précise de la comorbidité est indispensable pour établir un plan d’intervention.
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