En 1943, Leo Kanner décrivait pour la première fois l'autisme chez 11 enfants. Indépendamment de cela, Hans Asperger décrivait en 1944 le syndrome qui prendra plus tard son nom. Tous deux avaient l'impression que ces syndromes étaient fortement déterminés biologiquement. Asperger parlait de facteurs héréditaires. Dans les décennies qui suivirent, cette idée fut oubliée et de nombreux scientifiques voyaient l'autisme comme le résultat de déficits dans la relation très précoce entre la mère et l'enfant.
Ce n'est que dans les années 60 que quelques chercheurs démontrent que les causes de l'autisme sont très vraisemblablement biologiques. Les arguments étayant cette conception sont entre autres le fait que l'autisme apparaît souvent chez des enfants avec un handicap intellectuel que l'on avait jusque là imputé à une détérioration cérébrale. Un autre argument est que ces enfants souffrent beaucoup plus souvent d'épilepsie, ce qui peut difficilement être attribué à un déficit venant de la mère.
A la fin des années 70, on découvre que l'autisme n'a pas seulement des causes biologiques, mais que l'hérédité joue également un rôle. Au sein d'une famille ayant un enfant présentant de l'autisme, la probabilité que le second enfant en souffre également semble, en effet, 20 à 50 fois plus élevée que dans la population générale.
Depuis, différents éléments ont été étudiés : le schéma de transmission de l'autisme, les anomalies possibles de la forme ou de la taille des parties du cerveau, l'emplacement des cellules du cerveau, les fonctions cérébrales perturbées, les différences chimiques dans le cerveau des personnes avec autisme, les facteurs environnementaux possibles comme la nourriture, les vaccins et les virus, les troubles des fonctions psychologiques du cerveau, etc.
Il s'agit donc d'une gigantesque quantité d'informations qu'une personne ne peut assimiler complètement. Près de 18 millions de sites web contiennent le mot ‘autisme' et la littérature scientifique des 50 dernières années compte quelque 12.000 études à ce sujet. L'information n'est pas uniquement difficile à traiter de par son ampleur, mais également parce qu'elle est divergente et qu'elle manque en apparence de cohérence. Vous trouvez de nombreuses informations sur les anomalies cérébrales de l'autisme où l'on ne fait aucune mention des causes génétiques. Vous trouvez par ailleurs une étude sur l'apparition de l'épilepsie dans laquelle figure peu d'informations sur les caractéristiques cliniques ou l'influence des facteurs environnementaux. Dans une étude, on prétend que le trouble de l'apprentissage de type non-verbal et le syndrome d'Asperger sont étroitement liés alors que dans d'autres, on n'en trouve aucune trace.
Ce chaos apparent est principalement dû au fait qu'un trouble du développement du cerveau comme celui de l'autisme se produit sur plusieurs niveaux. Il est pratiquement impossible d'étudier tout cela simultanément. Il est donc judicieux d'étudier non seulement les mécanismes génétiques, mais aussi psychologiques. Afin de clarifier un peu les mécanismes d'apparition de l'autisme, nous pouvons établir une sorte de 'carte routière' dans laquelle les différents niveaux s'imbriquent. Chaque niveau nécessite encore des recherches approfondies.
L'autisme est une affection à plusieurs niveaux. La colonne de gauche du tableau reprend les niveaux des troubles. Ceux-ci, situés dans la colonne de gauche, correspondent plus ou moins aux domaines de recherche. La colonne de droite reprend quelques exemples possibles d'anomalies en fonction de ces niveaux. Des facteurs environnementaux peuvent, en théorie, exercer une influence à chaque niveau.
Il est important de se rappeler que chaque niveau est essentiel pour le niveau suivant : sans gène, pas de cerveau ; sans un cerveau fonctionnel, pas de fonction neuropsychologique, etc. Des anomalies à un niveau auront donc une influence inévitable sur les niveaux suivants.
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