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Manger peu varié |
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Problèmes alimentaires |
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Les comportements difficiles |
Remarque importante → Nos descriptions constituent uniquement une ligne de conduite générale. En cas de problèmes alimentaires, qu’il s’agisse de trop ou de trop peu manger ou trop peu varié, nous vous conseillons de demander l’aide d’un professionnel.
Les problèmes alimentaires sont monnaie courante chez les enfants avec autisme. Ils peuvent être divers : nourriture peu variée, passage difficile entre une alimentation liquide et solide, habitudes alimentaires particulières (par exemple, tout doit être donné en triple), rejet des aliments d'une certaine couleur, absorption de nourriture très lente ou très rapide, besoin d’une place fixe pour les repas, etc.
Pour déceler la cause des problèmes alimentaires, vous devez adopter le point de vue de votre enfant. Vous devez revêtir des 'lunettes autistiques' pour voir quels peuvent être les facteurs sous-jacents.
Particularités sensorielles
Les particularités sensorielles peuvent avoir une influence directe sur le comportement alimentaire. Le repas peut être perçu comme une expérience agréable mais aussi très désagréable.
Hypersensibilité | Hyposensibilité |
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Routine
Les enfants avec autisme ont généralement besoin de routine et de sécurité. Ils souhaitent, par exemple, prendre leurs repas à heure fixe et garder toujours la même place à table. Le besoin de sécurité peut être tellement important qu’ils mangent très peu varié.
Perception du détail
La perception du détail peut influencer fortement le schéma alimentaire. L’enfant se concentre tellement sur les détails qu’un infime changement suffit pour qu’il refuse de manger. Une autre assiette, par exemple, d’autres couverts, une autre place à table, un assaisonnement différent, une autre forme de pain, une autre marque de ketchup, etc. La manière dont les aliments sont disposés sur l’assiette a également son importance. Ne pas vouloir manger parce que la viande touche les légumes, par exemple. De très petites différences peuvent être déterminantes : les carottes qui ne sont pas coupées comme d’habitude. Un changement d’emballage des aliments peut également s’avérer problématique pour une personne avec autisme. Les enfants refusent parfois de manger ou de boire alors qu’ils n’avaient aucun problème auparavant. Il est possible qu’ils établissent un lien entre une expérience désagréable et un détail. Un enfant qui n'aime pas les épinards par exemple et ne veut plus rien manger de vert.
Communication
Nous montrons aux autres ce que nous aimons et ce que nous n’aimons pas. Ce n’est généralement pas un réflexe chez les enfants avec autisme. Il est donc important de savoir si votre enfant est capable d’exprimer ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas. Demandez-vous toujours si le refus vient du fait qu’il n’aime pas la nourriture.
Les difficultés de communication peuvent conduire à des confusions. Vous pouvez éviter les problèmes en veillant à votre manière de poser des questions sur l’alimentation. Une personne avec autisme ne répondra pas toujours à une question du style « Veux-tu du fromage, de la confiture, du salami ou du jambon sur ta tartine ? », car elle contient trop d’informations à traiter.
Evénement social
Le repas est généralement un moment de rassemblement familial. On y raconte les nouvelles, on rit et on discute. Le repas est un événement social et exige donc des compétences sociales. Le problème principal de l’autisme étant lié au domaine social, il n’est pas étonnant que le repas suscite parfois des réactions négatives. Il faut également attendre pendant le repas : pour être servi, pour se resservir, pour quitter la table, etc. Des moments creux qui peuvent donner lieu à des comportements perturbants.
Contexte
Il est possible que vous ayez entendu que votre enfant mangeait bien et varié à l’école. Une tante ou les grands-parents vous ont peut-être aussi dit fièrement qu’il avait très bien mangé. Et pourtant, à la maison, rien à faire… Les habitudes alimentaires des enfants avec autisme peuvent donc être liées à des contextes spécifiques.
Santé
Si votre enfant souffre d’une carrie ou de problèmes orthodontiques, le moment du repas peut devenir ou être un moment pénible. Il en sera de même s’il a des problèmes digestifs. N’hésitez pas à aborder cet aspect avec votre médecin de famille.
Niveau d’activité
Certains enfants présentant de l’autisme ne peuvent pas rester assis suffisamment longtemps sur leur chaise pendant le repas. Ils doivent tout d’abord attendre que le repas soit servi, ils doivent ensuite manger, puis éventuellement se resservir avec des moments d’attente entre les différents plats. Conséquence : l’enfant quitte régulièrement la table ou ne veut plus manger à table. La notion du temps est aussi difficile pour les enfants avec autisme. Ainsi, les moments où il faut ‘attendre’ ne sont pas toujours clairs pour eux : ils ne savent pas quand l’attente prendra fin et ils essayent alors de s’enfuir.
Angoisses
Les enfants avec autisme qui ont vécu une mauvaise expérience avec la nourriture (avaler de travers, vomir, se brûler la langue) associent cette expérience à l’alimentation en général. Ils ont peur d’avaler de travers ou d’être malades une nouvelle fois. Certains enfants ont peur de manger certains aliments car ils ont entendu ou lu quelque chose sur les effets nocifs de l’alimentation, sur les additifs alimentaires, par exemple, qui peuvent provoquer le cancer, la maladie de la vache folle, les hormones administrées aux animaux, les pesticides, etc.
Problèmes moteurs
Un manque de contrôle sur les muscles joue un rôle sur la mastication et la déglutition et peut donc être une cause des problèmes alimentaires. Les problèmes apparaissent généralement lors du passage de l’allaitement ou du biberon à l’alimentation solide. La coordination des gestes (par exemple, prendre la cuillère et l’amener vers l’assiette) peut aussi parfois poser problème. Fixer l’assiette peut alors s’avérer très utile (ou utiliser un set de table antidérapant).
Lorsque votre enfant mange trop peu, vous pouvez tenir un journal alimentaire dans lequel vous notez non seulement les quantités, mais où vous examinez également l’ensemble du plat. Quelques suggestions d’observation :
Quand a-t-il mangé ?
Qu’a-t-il mangé ?
Quelle quantité a-t-il mangée ?
Où a-t-il mangé ?
Qui était présent ?
Avec quels ustensiles ? (une nouvelle assiette, des couverts adaptés, etc.)
Autres facteurs environnementaux (par exemple, la TV ou la radio, un nouveau service, des travaux dans la rue, etc.).
Autres points importants
Les problèmes sensoriels jouent-ils un rôle, une hypersensibilité du goût ou de l’odorat, par exemple ?
Quelles sont les habitudes alimentaires de la fratrie ? Comment mangent les autres enfants ?
Examinez également la chaîne situation-comportement-conséquences : quelle est la situation qui a précédé et quelles sont les conséquences ?
Quelles étaient les activités avant le repas ?
Qu’a mangé ou bu votre enfant comme en-cas ?
Y a-t-il eu des événements particuliers ? Des tensions ?
Comment le repas a-t-il été annoncé ?
Quels sont les rituels et les routines du repas ?
Qui était présent à table ?
L’enfant a-t-il déterminé lui-même ce qu’il voulait manger ou le repas lui a-t-il été servi ?
Qu’y avait-il sur la table ?
Que s’est-il passé dans l’environnement direct ? (la TV ou la radio était allumée, des enfants jouaient, etc.)
Avec quels ustensiles votre enfant mange-t-il ? Votre enfant veut-il toujours manger avec la même assiette ou les mêmes couverts ?
Votre enfant veut-il manger avec les mêmes ustensiles que ceux de ses voisins ?
Qu’a fait l’enfant ? Il a refusé de manger, il a quitté la table, il ne voulait pas toucher la nourriture, il a pleuré, il a seulement mangé le pain et a laissé la garniture, il a joué avec la nourriture, il a éprouvé des difficultés pour mâcher, etc.
Comment réagissez-vous, ainsi que les autres membres de la fratrie, lorsque votre enfant a des difficultés pour manger ?
Comment réagissez-vous, ainsi que les autres membres de la fratrie, lorsque votre enfant mange trop ou trop peu ?
Y a-t-il des avantages pour l’enfant ? Pensez notamment à : obtenir quelque chose, échapper à quelque chose, maîtriser la situation, chercher une clarification, attirer l’attention, etc.
Visualiser
Un support visuel peut aider à clarifier la situation alimentaire. La visualisation augmente la prévisibilité. Elle peut également apporter une solution pour les enfants qui n’éprouvent pas de sentiment de satiété et qui mangent donc trop. Vous pouvez, par exemple, représenter la quantité que l’enfant peut manger par un pictogramme et le placer à côté de l’assiette.
Vous trouverez beaucoup de matériel utile sur Internet et plus particulièrement sur les sites des supermarchés. Si vous vous inscrivez pour une livraison à domicile, vous trouverez une photo de presque toutes les boissons et tous les aliments. Pratique lorsque votre enfant ne mange que certains produits de certaines marques. (Vous devez sélectionner un point d’enlèvement et une date de livraison avant d’obtenir l’accès au menu reprenant toutes les catégories. Cette inscription reste sans engagement de votre part tant que vous ne confirmez pas votre commande.)
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Source : www.sclera.be |
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Différentes possibilités pour visualiser le jus de pomme :
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Source : www.sclera.be |
Source : www.caddyhome.be |
Source : www.imaginesymbols.com |
Source : www.imaginesymbols.com |
Planifier les repas
Pour certains enfants présentant de l’autisme, il est important de visualiser les moments des repas. Vous pouvez les annoncer avec un schéma chronologique, par exemple.
Le repas et le menu sont annoncés sur l’horaire de Mateo.
Le moment du souper est affiché sur l’horaire de Pierre.
Il est, par contre, déconseillé de manger toujours précisément à la même heure. Vous devez garder un peu de marge pour ne pas vous compliquer la vie. Ne dites donc pas « On mange à 12 heures » mais bien « On mange entre 12 heures et 12 heures 30 ». Vous pouvez également instaurer des rituels fixes qui annoncent le repas, comme se laver les mains.
De petites étapes
Il est préférable d’introduire les nouveautés par petites étapes successives. Elles rassurent l’enfant et lui donnent l’impression qu’il maîtrise la situation. Le nombre d’étapes nécessaires dépend principalement des réactions d’angoisse ou de l'importance de l’aversion. Si votre enfant réagit positivement, faites l’impasse sur les étapes intermédiaires. Essayez de veiller à ce que votre enfant soit le plus détendu possible lorsqu’il essaie de nouveaux aliments. Créez une ambiance et une atmosphère détendue, soutenez votre enfant et n’hésitez pas à le complimenter.
Etapes possibles :
Le passage d’une nourriture liquide ou mixée à une nourriture solide peut être difficile pour les jeunes enfants avec autisme. Vous pouvez là aussi travailler par étapes. Une cuillère en plastique peut parfois aider car une cuillère en métal peut donner un goût désagréable dans la bouche.
Goûter un nouvel aliment
Quand vous voulez faire goûter à votre enfant un nouvel aliment, il vaut mieux le faire en dehors du moment des repas. En effet, la période des repas peut devenir un moment stressant pour votre enfant qui n’aime pas les changements ou les nouveautés. ‘Venir à table’ peut être associé à ‘goûter de nouvelles choses’, et donc annoncer un moment difficile pour votre enfant.
La maman de Mateo le prévient que, la semaine prochaine (lundi), il mangera un nouvel aliment. Elle a écrit le nom de l’aliment (une banane) sur le panneau de la cuisine et avec qui il l’essayera. Mateo goûte toujours un nouvel aliment avec sa baby-sitter.
Traitement logopédique
Un traitement logopédique peut s’avérer utile lorsque :
Renforcement positif
Le renforcement positif du comportement peut aider à motiver un enfant à essayer une nouveauté. Vous pouvez déjà récompenser votre enfant s’il est prêt à essayer un nouvel aliment sans même en manger une portion complète.
Vous pouvez présenter un nouvel aliment à votre enfant avec quelque chose qu’il aime. Après chaque bouchée du nouvel aliment, il reçoit une bouchée de son plat préféré en récompense.
Après avoir mangé un bout de sa tartine, Luna peut manger une rondelle de boudin, son aliment préféré.
Donner le bon exemple
Certains enfants mangent mieux en compagnie d’enfants du même âge ou d’adultes. L’enfant peut également être plus enclin à essayer un nouvel aliment si d’autres ont essayé avant lui.
Evénement social
Pour certains enfants avec autisme, l’aspect social des repas est la cause de leurs problèmes alimentaires. Vous pouvez alors clarifier les règles sociales en vigueur à table en donnant des explications et en visualisant quelques-unes de ces règles.
Si votre enfant parle beaucoup à table et qu’il interrompt les autres, vous pouvez placer le pictogramme suivant à côté de son assiette. L’utilisation d’un ‘feu de circulation’ en carton peut également être utile. De nombreux enfants connaissent sa signification.
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Source : www.sclera.be |
Une famille de 3 enfants avec autisme utilise des cartes de couleur pour clarifier le 'trafic social' à table. La carte verte à table signifie que tout le monde peut parler, la carte jaune indique que l’on peut parler seulement quand on a fini de manger et si la carte rouge apparaît sur la table, tout le monde doit se taire.
Votre enfant peut également être paniqué si des invités viennent manger. Vous pouvez préparer votre enfant en lui donnant des informations. Vous pouvez lui annoncer à l’avance qui sera à table et à quelle place. Vous pouvez aussi discuter avec lui des sujets de conversation possibles.
Le principal est que votre enfant mange. Donnez la priorité au repas et non pas à l’événement social. Une discussion peut encore avoir lieu à un autre moment de la journée.
Adapter l’environnement
Quelques conseils :
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